2012 - Comment l'UMP espère contrer le FN et le PS
Le groupe de travail lancé par Jean-François Copé entend démontrer l'incohérence des projets frontiste et socialiste.
À l'approche de la présidentielle de 2012, la majorité affûte ses armes pour contrer le Front national et le Parti socialiste. "L'année 2011 sera sensible, a prévenu, lundi, François Fillon en adressant ses voeux à la presse. Il va falloir répondre à la radicalisation de nos adversaires. D'un côté, il y aura la gauche qui va accentuer ses critiques afin de conforter sa base la plus militante. (...) De l'autre côté, il y aura l'extrême droite qui va tenter une percée à l'instar de ce qui s'est passé dans plusieurs États européens."
Consciente de la menace, l'UMP est sur le qui-vive. Mercredi matin, le vice-président de l'UMP Marc-Philippe Daubresse a ainsi réuni le secrétaire d'État aux Transports Thierry Mariani et la députée UMP Catherine Vautrin afin de lancer la mission de réflexion sur la stratégie à conduire face au FN et au PS, les "deux adversaires clairement identifiés de l'UMP". Lancé à la mi-décembre à la demande du patron de l'UMP Jean-François Copé, le groupe de travail prévoit de rendre son rapport début février.
Le "fantasme" d'une alliance UMP-FN
L'UMP prépare une riposte en deux temps. Comme l'a appelé de ses voeux François Fillon, le parti entend prouver que les valeurs et le projet défendus par le FN et le PS sont "inadaptés au monde d'aujourd'hui". Par exemple, "la sortie de la zone euro prônée par le FN tout comme le projet sur l'égalité réelle du PS sont tout à fait irréalisables. On va le démontrer et l'écrire noir sur blanc", explique au Point.fr le député du Nord Marc-Philippe Daubresse.
Le parti majoritaire entend également s'approprier - selon les mots de Jean-François Copé - "les questions de société qui provoquent l'inquiétude des Français", comme l'immigration, la sécurité, la laïcité, l'application des peines de justice ou le rapport au travail. Marc-Philippe Daubresse insiste : "Les valeurs véhiculées par l'UMP sont toujours d'actualité, mais il faut tout de même réactualiser le logiciel en fonction de la nouvelle donne mondiale et de la société d'après-crise." Au final, la note stratégique devrait mettre en lumière "trois ou quatre points saillants" sur lesquels la droite est à la traîne. L'UMP pourrait ainsi proposer des réformes à mettre en oeuvre dès 2012 ou bien à inclure dans le projet de campagne présidentielle.
Dès la semaine prochaine, plusieurs cadres du parti seront auditionnés, tels l'ex-ministre de la Justice Pascal Clément, Thierry Mariani - très en pointe sur les questions de sécurité et d'immigration -, le député Dominique Tian, sur les affaires sociales, ou encore le député Éric Raoult sur les questions de laïcité. Dans chaque fédération, les militants seront aussi appelés à faire remonter leurs suggestions via Internet. L'UMP entend affaiblir le PS, mettre à plat le "fantasme" d'une alliance UMP-FN et "siphonner" une partie du vote frontiste, et ainsi assurer sa victoire en 2012.